Journal et autres considérations

Au sujet des convenances sociales.

Babeth insiste pour que je lui fournisse une biographie, et ça m’énerve, ça m’énerve sérieusement.
J’ai commencé par lui dire
"non, on s’en fout".
Elle m’a répondu que non on s’en foutait pas, que quand des gens lui posaient des questions sur moi, elle avait du mal à broder et surtout avait peur de dire des conneries.
Je lui ai répondu:
"si on s’en fout, mes peintures comme mes dessins parlent d’eux même, il n’y a rien à comprendre, soit on aime, soit on aime pas".
Elle a continué d’insister : il fallait éclairer ma démarche. J’ai failli lui jeter mon cv à la figure.Elle a réitéré sa demande jusqu’à ce que je cède dans un soupir.

Je ne décolérais pas, exaspérée par cette manie sociale de situer les gens dans l’espace et le temps. Mais pour Babeth et sans doute parce qu’à un moment ou un autre j’allais devoir y passer, j"acceptais de me prêter à l’exercice.

Et c’est là que je me suis souvenue. J’étais drôle, j’étais intelligente, j’étais cultivée et j’écrivais bien. Je manquais juste de pratique et c’était l’occasion de me faire plaisir.

J’allais leur écrire une bio impossible, une bio qui me ressemble, une bio qui allait les laisser K.O.

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