Journal et autres considérations

A propos de l'exil

L’exil dans ma famille, c’est une sorte de tradition depuis quelques générations. Le mien a commencé juste un peu après ma naissance. Il ne s’est jamais vraiment arrêté même si pendant longtemps Paris a ressemblé pour moi à un port d’attache (1). C’est là que j’ai débarqué des Antilles à 3 ans, c’est là que j’ai grandi, à côté du trou des halles qui se remplissaient peu à peu d’un immonde centre commercial. C’est là bas que j’ai tous mes souvenirs d’adolescentes, mes premiers émois, mes premières révoltes. C’est là que je suis toujours revenue. Après mes exils justement.

Jusqu’à il y a 5 ans. Jusqu’à ce que je ne reconnaisse plus la ville que j’avais arpentée avec beaucoup de tendresse et qui avait toujours su me le rendre. Alors il a fallut trouver un nouveau lieu à aimer.

Je n’aurais jamais imaginé que ce soit Marseille. Sans aucun doute à cause du contentieux de ma famille avec cette ville. Ça aurait du pourtant être une évidence. Où pourrais je me sentir aussi bien, aussi pleinement ce que je suis que dans la ville de tous les exils ?

Notes
(1) mais pas mon paradis perdu. Non mon paradis perdu il est dans les îles quelque part près de l’équateur