Journal et autres considérations

Cher journal

A qui d’autres pourrais je en parler que toi ? Je ne crois pas que même mes copines comprendraient. En tout cas, elles ne m’ont jamais parlé de ce genre de choses. Ou sinon succinctement, pour en rire.

Il y a d’abord eu Raffic qui a fait une apparition éclair dans ma vie. Pour me rappeler à son bon souvenir. Comme un signe pour me rdire quel genre de passion amoureuse je pouvais inspirer. Je sais cela peut paraître prétentieux mais merde je n’en suis pas fière. Tous les hommes qui sont tombés amoureux de moi m’ont dit la même chose : je suis comme une drogue dure. Il ne faut pas y voir quelque chose de flatteur. Voir à ce sujet ceci : https://youtu.be/gFZD5s3u-pg.

Cela ne m’a pas vraiment affectée. Juste donné ce sentiment étrange d’être aimée.

Et puis il y a eu Damien, et ça c’est une toute autre histoire. Raffic était mon meilleur ami, Damien mon premier grand amour d’adulte. C’est à cause de lui que j’ai commencé à dessiner. Ou plutôt pour lui.

Mais peut être parce que c’était lui, sûrement parce que c’était moi, notre histoire c’est très mal terminée.

Il m’a d’abord envoyé un message. Un simple message. Drôle, gentil, presque tendre.
Un message qui disait l’intimité que nous avions partagé. Et la fierté (sans doute?) qu’il avait ressenti en voyant comment mes dessins avaient.

J’ai d’abord paniqué. Tellement paniqué. Même après tout ce temps. Longtemps. Son message m’a fait sursauter et j’ai jeté mon téléphone loin de moi.

Je ne l’aime pas beaucoup mon téléphone mais d’habitude, je n’ai aucun mal à l’ignorer avec superbe.

Mais un message de lui. C’était une autre histoire.

Il ne le sait pas, je crois qu’il n’a jamais su mais j’ai toujours eu tellement peur de le revoir. Une peur panique qui n’a(vait) rien de rationnelle mais qui est(était) réelle. Peur de le croiser dans la rue, dans un bar, dans un lieu quelconque. C’est (était) mon commandeur ! Celui qui me renverrait à la gueule toutes mes lâchetés. Ou peut être un jésus que j’aurais méchamment crucifié. Sans le vouloir, Sans pouvoir faire autrement.

Et voilà qu’il m’écrivait. Comme si de rien n’était. Comme si j’étais toujours sienne. Comme si rien ne nous avait jamais séparé.