Mea Culpa
J’ai tout pour être heureuse. Un homme avec qui je partage ma vie depuis des années maintenant, quelque chose comme dix ans, mais je suis un peu nulle avec les dates. Il est cool, il m’aime comme je suis, on a nos hauts et nos bas, mais on rit encore beaucoup ensemble et surtout il accepte mon désir de liberté et mes choix erratiques. Je crois qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes (ou de femmes) qui me laisseraient partir et revenir au gré de mes envies, de mes besoins, de mes désirs ; Je n’ai pas beaucoup d’amis parce que je suis infidèle, oublieuse, compliquée et exigeante mais ceux que j’ai, ceux qui restent, je les aime de tout mon cœur et j’avoue qu’ils me suffisent. J’ai un fils merveilleux, bientôt majeur avec qui j’ai une chouette relation pleine de tendresse et de sincérité. Ma famille est complétement cinglée, mais mes parents et mes frères m’adorent. Je n’ai pas un boulot de rêve parce que le travail m’ennuie vite, j’aime apprendre mais je supporte mal le quotidien et surtout j’ai toujours autant de mal à accepter les compromis et l’injustice, quelques soient leurs formes. Alors je claque ma démission régulièrement et je suppose qu’un jour ça me retombera sur le coin de la gueule. En attendant cela me permet de voyager et de faire des choses que j’aime vraiment. Chaque hiver, je tombe en dépression, enfin pas vraiment en dépression plutôt un spleen sans fond et me demandant quel sens donnait à tout cela (la vie, la mort l’existence et tout le tralalala), alors je pars en voyage et ça va mieux. Je suis toujours fauchée parce que j’ai un vrai problème avec l’argent (c’est tabou tabou, mal, mal, mal!) mais je ne peux pas dire que je manque de quoique ce soit ou que cela m’entrave. Je suis un peu malheureuse intellectuellement parce que la majorité des gens est bête même ceux qui ne devraient pas l’être. En somme je n’ai toujours pas trouvé ma place dans cette société et je crois que je n’y arriverai jamais. Mais peut être que cela n’a aucune importance.