Un temps pour tout dit l’ecclésiaste.
Ce vendredi matin, assise dans la cuisine de ce nouvel appartement, dans cette ville à la fois familière et totalement étrangère, mon dernier joint dans une main, mon café au lait ultra sucré dans l’autre, j’ai eu des papillons dans le ventre. (1)
J’étais prête. A recommencer d’écrire. Tenir un journal. Me discipliner. Travailler ma langue. M’exposer.
J’ai tout de suite su où j’avais envie d’aller m’exercer (2). Il y a quelques années j’avais tenu un journal sur « journal intime.com ». J’avais aimé cette expérience.
J’ai décidé de la renouveler. Si c’était encore possible.
Ça l’était et c’était toujours aussi facile.(3)
En quelques clics j’étais devant la page d’inscription « créer un nouveau journal ». Et d’un coup je me suis retrouvée idiote : il fallait trouver un titre.
L’idée ne m’avait même pas traverser l’esprit alors même que je suis rompue à l’exercice. L’effet du cannabis sûrement qui souvent délite gentiment mes pensées (4) .
Je regardais vers la grande fenêtre à ma gauche. Les nuages sur le bleu du ciel, les toits en tuiles rouges, les cheminées les antennes imbriqués comme des legos. Ibrahim Malouf jouait l’un de mes morceaux préférés. « Maeva in wonderland ». Je me suis sentie extrêmement heureuse.
C’est alors que cela m’a frappée. J’ai gloussé et j’ai tapé sur le clavier :
« splendeurs et misères d’une femme post-moderne ». (5)
C’était tout moi.
Notes
(1) C’était un peu comme si une extraordinaire légèreté montait dans mon corps, se répandait sur ma peau. Comme si quelque chose venait de rompre à l’intérieur de moi même.
(2)ou disons à exercer mon égotisme (?).
(3)C’est ce qui fait tout le charme de ce site. Sa beauté simple. Dénuée d’artifices inutiles.
(4), il faut bien l’avouer, c’est à la fois l’avantage et l’inconvénient de cette drogue.
(5) je sais que c’est démodé et que le pauvre homme est victime d’un certain mépris mais je suis une grande fan de Balzac.