Journal et autres considérations

Vernissage

J’étais là, toute nue, étalée sur les murs. Vraiment toute nue. Sans peau, ni squelette, sans artifice inutile.

Mon monde, mon cerveau, mes tripes, mes amours et mes désamours aussi.

Réduite à mon plus simple appareil.

Et tout ces gens me scrutaient.

Certains me reconnaissaient, dans un mot, une couleur, une référence, une plante, un personnage que sais je encore.

D’autres ne savaient pas. Découvraient.

Tous avaient l’air heureux. D’être là. .

Et moi je rayonnais - le bonheur me va si bien.

J’ai souris, fière comme Artaban : cela faisait 6 mois que je travaillais au corps cette ville et le résultat était là : les gens autour de moi étaient heureux, de se rencontrer, de se revoir, de se parler et tout ce petit monde palpitait autour de mes dessins, amusé, intrigué, rieur.

Plus tard, Audrey dirait dans une phrase tout aussi laconique que parfaite "ce fut un beau moment".