Mythologie personnelle 1
Le retour en France alors que je n’avais pas encore tout à fait atteint ma troisième année a été un réel traumatisme. Me retrouver dans ce pays froid, cette ville humide et triste, devoir m’habiller, devoir m’asseoir à table, manger avec des couverts, ne pas se salir, se comporter de manière « civilisée », ne pas parler aux étrangers, ne pas courir, ne pas crier, ne pas rire à gorge déployée. Tout cela n’a pas été une mince affaire. Je ne m’en suis jamais tout à fait remise. Pas tant de l’exil, l’exil me plaît. Non plutôt du changement d’ambiance. Je ne me suis pas laissée faire non plus. Je savais à peine marcher, à peine parler, mais j’avais déjà pris goût à la liberté.
Et ce penchant allait faire couler beaucoup de larmes. Les miennes et d’autres. Créer des situations parfois cocasses, souvent belles, tragiques aussi.